Entretien : Aurélien Kuhn, Professeur Agrégé à Grenoble INP-Phelma
Catégorie(s) : Éducation, Entretiens, MINATEC
Publié le : 1 octobre 2018
Aurélien Kuhn, Professeur Agrégé à Grenoble INP-Phelma :
« Introduire les pédagogies actives dans l’enseignement de la physique »
Vous avez organisé en juillet avec des collègues de l’UGA un colloque sur les pédagogies actives dans l’enseignement de la physique. Pourquoi ce sujet ?
Parce que ces pédagogies, déjà courantes dans d’autres pays, sont expérimentées depuis quelques années en France. Nous avons réuni une centaine d’enseignants, principalement de Rhône-Alpes, qui les pratiquent ou s’y intéressent. Nous avons parlé de classe inversée, d’exercices appliqués construits autour d’objets ou d’équipements réels, d’apprentissage par projet, par problème, d’approche programme etc.*
Le cours traditionnel est dépassé ?
Pas du tout. Mais nous constatons que les outils numériques ouvrent de nouvelles possibilités, que mettre un enseignant face à une classe pour un cours magistral coûte cher, que la classe inversée et l’approche projet sont déjà utilisées au collège. L’environnement change. Nous expérimentons dans le supérieur, sans certitudes, sans esprit de supériorité, en espérant des progrès et en acceptant le risque de déconvenues.
Quel est l’accueil des étudiants et de vos collègues ?
Au départ, les étudiants n’aiment pas la classe inversée, qui les oblige à travailler avant le cours et dont ils n’ont pas l’habitude. Mais les choix pédagogiques doivent-ils être guidés par ces réactions ?
Entre enseignants, c’est un sujet controversé car le cours magistral a fait ses preuves depuis des décennies. C’est pourquoi je pense que les pédagogies actives doivent être testées à échelle réduite, entre collègues souhaitant les expérimenter.
Contact : aurelien.kuhn@phelma.grenoble-inp.fr
* toutes les présentations du colloque «Enseigner la physique dans le supérieur » sont disponibles : https://eps2018.sciencesconf.org/