Entretien : Tony Prézeau « Le marketing de l’innovation, une culture de l’agilité et du questionnement »

Tony Prézeau, chef du service Bibliométrie Etudes marketing du CEA :
« Le marketing de l’innovation, une culture de l’agilité et du questionnement »

Pourquoi la recherche technologique a-t-elle besoin d’un marketing de l’innovation ?

Parce que les approches « techno-push » ne sont pas suffisantes. 85 % des innovations ne rencontrent pas leur marché, pour de multiples raisons : applications mal ciblées, business model inadapté, fortes contraintes réglementaires, mauvaise acceptabilité sociale… On peut créer de belles technologies dûment brevetées sans pour autant vendre et créer des emplois. C’est ce que nous essayons d’éviter.

Le marketing de l’innovation est-il une discipline à part entière ou une pratique empirique ?

C’est une discipline structurée, notamment enseignée dans des masters à Grenoble, Lyon et Paris-Dauphine. Elle permet de faire rencontrer des possibles technologiques et des besoins industriels. Ce travail, très approfondi, va de l’étude documentaire à des contacts directs. Nous réfléchissons aussi aux usages, au design, aux démonstrateurs parfois indispensables pour faire comprendre à nos partenaires ce que nous leur proposons.

Aucune place pour l’intuition ou le hasard ?

Au contraire, nous ne fermons aucune porte. Les industriels proposent parfois une application que nous n’avions pas envisagée. Au showroom, un visiteur peut s’enthousiasmer pour un démonstrateur qui nous semblait a priori sans intérêt pour lui, et être moins intéressé par celui qui nous semblait évident. Cette culture de l’agilité et du questionnement s’est bien diffusée parmi les chercheurs du CEA. C’est un plus pour notre travail.

Contact : tony.prezeau@cea.fr

Facebook

Twitter