Interview de Jean-Luc Doumont, cofondateur de Principiæ

Jean-Luc Doumont, cofondateur de Principiæ*:
« pour mieux communiquer, les chercheurs doivent viser la simplicité »

Vous formez des chercheurs à la communication dans le monde entier. Les besoins sont-ils si importants ?

Oui, car les scientifiques n’arrivent pas à s’exprimer simplement. Leur référence, c’est l’examen : on décrit des concepts à des professeurs qui les connaissent mieux que vous et il faut « faire compliqué » pour démontrer ses compétences. Mais impressionner, ce n’est pas informer.

Qu’apprenez-vous aux chercheurs ?

A expliquer clairement pourquoi et sur quoi ils travaillent, en termes de problèmes et de solutions. Et à mieux s’exprimer à l’oral, à l’écrit et à travers des graphiques variés. Simplifier, ce n’est pas réduire ou déformer : je vois d’anciens stagiaires remporter des prix du meilleur article ou du meilleur exposé dans des congrès.

Dans quels pays les chercheurs sont-ils les plus réceptifs à votre démarche ?

Après une conférence de sensibilisation, tout le monde se dit convaincu. Mais bien peu passent à l’action ; par exemple, les chercheurs asiatiques craignent de s’écarter de la norme, les Français estiment qu’ils savent déjà faire… Les Américains sont les plus pragmatiques et les plus ouverts au changement.

Vous êtes venu à Grenoble comme « facilitateur » d’une réunion du réseau Nanophotonics for energy efficiency. Quel est votre rôle ?

J’ai formé certains orateurs et j’anime les débats afin qu’ils soient communicants et fructueux. Je propose aussi d’en rédiger une synthèse : trop souvent, le contenu de colloques ou de séminaires passionnants s’évapore, faute d’être collecté et exploité.

Contact : jl@principiae.be
En savoir plus : www.principiae.be

* Principiæ, basée à Bruxelles, est une société de conseil et de formation en communication auprès des scientifiques, industriels, ONG, ministères etc.

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